Pour une exploration de soi et du lieu. Traces, H-histoire-s et/ou poésie dans le roman haïtien de Gary Victor

  1. Laura Gauthier Blasi 1
  1. 1 Universidad Europea de Madrid
    info

    Universidad Europea de Madrid

    Madrid, España

    ROR https://ror.org/04dp46240

Actas:
Acta Fabula

Editorial: Acta Fabula / Équipe de recherche Fabula

ISSN: 2115-8037

Año de publicación: 2021

Tipo: Aportación congreso

Resumen

L’Histoire, en tant qu’elle prétend éclairer la vie d’un peuple et s’inscrit dans une recherche de la subjectivité, est altérée dans la Caraïbe. Antonio Benítez Rojo et Édouard Glissant font tous deux coïncider l’origine du concept Caraïbe dans « la plantation »1 et dans « le ventre du bateau négrier »2. Ce point d’origine aurait dû marquer le début d’une conscience identitaire, temporelle, causale et univoque, une conscience collective intégrée dans un continuum à partir duquel un peuple se reconnaît comme tel, s’explique, se comprend et se projette vers l’avenir. Mais comme le dit Glissant, « à la connaissance de son pays le peuple antillais n’a pas lié une datation même mythifiée de ce pays et ainsi, nature et culture n’ont pas formé pour lui ce tout dialectique d’où un peuple tire l’argument de sa conscience »3. À ce que Glissant appelle alors une non-Histoire s’ajoute une Histoire officielle manipulée par des pouvoirs totalitaires. L’idéologie œuvrant dans cette instrumentalisation implique alors un abus de mémoire d’un côté et une mémoire empêchée de l’autre, entraînant des pathologies liées à l’exercice de la mémoire. Ainsi, l’ambivalence de l’Histoire, l’identification avec le système de valeurs du dominant, un certain symptôme social en conséquence de ce mal de compromis se retrouve dans ce que Christophe Wargny4 explique à propos d’Haïti : selon lui il s’agit d’une société dans laquelle les mentalités bossales5 et créoles du temps de l’esclavage, devenues dynamiques